La séparation des pouvoirs au Burundi, encore un long chemin à parcourir

La séparation des pouvoirs est un principe politique fondamental et démocratique qui empêche les pouvoirs de se concentrer entre les mains d’une seule personne ou d’un seul parti politique. Pour garantir la liberté, il faut que chaque pouvoir soit séparé l’un de l’autre pour s’équilibrer et contrebalancer.

Le Burundi est doté de ces trois pouvoirs depuis son indépendance, mais il se remarque actuellement un déséquilibre entre les trois pouvoirs, notamment à travers une véritable immixtion et domination du pouvoir exécutif sur les deux autres pouvoirs. La manipulation de la magistrature par l’exécutif met en difficulté le fonctionnement normal de l’État.

Des cas emblématiques concernant la domination, l’influence et la manipulation du pouvoir CNDD-FDD dans le secteur de la justice se sont largement manifestés, notamment dans les dossiers d’injonctions de l’Exécutif ou des ténors du parti au pouvoir. Les tribunaux et les commissions indépendantes ont également été politisés.

Le recours à un juge unique est également largement utilisé pour restreindre l’espace civique. Les parlementaires qui devraient jouer le rôle essentiel de discuter et de voter les lois proposées par le gouvernement, mais aussi exercer le contrôle de l’action gouvernementale, ne le font pas, mais mettent plutôt en avant les intérêts de leurs partis politiques. La domination de l’exécutif sur les autres pouvoirs est une triste réalité et ne fait que semer la terreur et aggraver la discrimination, l’autoritarisme, l’arbitraire, l’impunité et l’injustice.

Télécharger la déclaration de TLP-Burundi sur la problématique de la séparation de pouvoir au Burundi