Huit ans après le début de la crise, des violations graves des droits humains continuent

Une vingtaine d’organisations de la société civile nationale et internationale ont sorti un mémorandum pour exiger la libération immédiate des prisonniers politiques de 2015. Ces activistes recommandent aussi à la CPI (Cour Pénale Internationale) de clôturer ses enquêtes et passer à l’étape suivante des mandats d’arrêt contre des présumés auteurs des violations qui restent impunies. (SOS Médias Burundi)

Pour ces organisations, le 26 avril 2015 reste une date fatidique aux yeux de nombreux Burundais et de la communauté internationale.

« Des milliers de Burundais sont descendus dans les rues de Bujumbura (capitale économique) , alors capitale du Burundi pour protester pacifiquement contre la décision illégale du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat. La répression des forces de l’ordre a été immédiate et brutale”, rappellent-t-elles.

“Ce jour a marqué l’entrée du Burundi dans une crise politique sanglante caractérisée par de graves violations des droits humains, commises en grande majorité par les forces de sécurité burundaises sur ordre des autorités, une atteinte à la démocratie en général et un verrouillage de l’espace des libertés publiques”, déclarent ces organisations.

Des violations graves des droits humains continuent

Les organisations de défense des droits humains internationales comme burundaises ont documenté des meurtres, disparitions, actes de torture et mauvais traitements, des cas d’arrestations et de détentions arbitraires, ainsi que des violences sexuelles et sexistes.

“Des cadavres non-identifiés, souvent mutilés ou ligotés, ont été découverts et sont découverts à intervalles réguliers dans différentes provinces, souvent enterrés par les autorités locales, des membres des Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD, le parti présidentiel) ou des policiers, sans qu’il y ait eu d’enquête”, lit-on dans ce mémorandum.

“La ligue ITEKA a recensé pour la période d’avril 2015 au 25 avril 2023 plus de 4000 personnes tuées dont 1381 cadavres trouvés, 697 personnes enlevées, 1225 victimes de tortures, 13072 personnes arrêtées arbitrairement et 611 victimes de violences sexuelles”, détaillent ces activistes.

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