La Journée de la Liberté de la Presse mal célébrée au Burundi

La clôture de la campagne dédiée à la limitation des mandats coïncide avec le 3 mai, Journée Internationale de la liberté de la presse.

La coalition TLP-Burundi se dit satisfaite du travail abattu par les professionnels des médias burundais, Est-Africains, Africains ainsi qu’au niveau mondial.

Cependant, TLP-Burundi regrette que la journée dédiée à la célébration des acquis de la liberté de la presse, arrive au moment où ce domaine recule sensiblement au Burundi. Pour rappel, la Journaliste Floriane Irangabiye vient d’être condamnée injustement en appel pour dix ans de prison ferme et son confrère ancien journaliste de la RPA Olivier Bugegene vient aussi de passer une semaine dans les mains des services de renseignements.

C’est au moment où une centaine de journalistes burundais sont en exil depuis 2015, la famille du journaliste Jean Bigirimana, disparu en 2016, attend impatiemment son « retour » et le monde des médias pleure encore la mort du Journaliste Christophe Nkezabahizi et toute sa famille décimée en Octobre 2015.

TLP-Burundi a sorti un communiqué sur le cas interpellant de la Journaliste Floriane Irangabiye.

(Le communiqué est disponible ici)

En date du 2 mai 2023, la Cour d’Appel de Bujumbura Mairie a confirmé la condamnation de Floriane IRANGABIYE à dix ans d’emprisonnement avec une amende de 1.000.000 BIF après la comparution devant cette même Cour dans un procès en Appel en date du 30 mars 2023.

La journaliste de la radio Igicaniro avait été condamnée par le Tribunal de Grande Instance de Mukaza au premier degré le 3 janvier 2023 à ces mêmes peines.

Pour rappel, Floriane IRANGABIYE a été arrêtée le 30 août 2022 par des agents du service national de renseignement (SNR) au Burundi. Elle a d’abord été incarcérée au siège du SNR à Bujumbura, où elle n’avait pas le droit à l’assistance d’un avocat et aux visites de sa famille. Elle a été interrogée sur son travail à la Radio Igicaniro accusée de collaborer avec l’opposition armée sans fournir de preuves.

A la fin du mois de septembre 2022, elle a été transférée à la prison de Muyinga se trouvant au nord du pays.

Lors d’une comparution devant le tribunal de Grande Instance de Mukaza siégeant à Muyinga en date du 28 septembre 2022, Madame IRANGABIYE a été accusée d’atteinte à l’intégrité du territoire national du Burundi, et d’exercer son métier de journaliste sans accréditation.

La criminalisation de la journaliste Floriane IRANGABIYE témoigne encore une fois de l’intolérance du pouvoir de Gitega à l’exercice de la liberté d’expression, de la liberté de la presse et à toute contribution critique digne d’un Etat de Droit.

Le procès de Floriane IRANGABIYE démontre encore une fois que la justice burundaise est instrumentalisée par le pouvoir exécutif déterminé à museler le travail des défenseurs des droits humains.

De ce qui précède,

Tournons la Page Burundi (TLP-Burundi) demande aux autorités burundaises compétentes de :

  • Veiller à garantir un procès équitable en annulant cette condamnation injuste et en libérant Floriane IRANGABIYE dans les meilleurs délais et sans conditions ;
  • Créer un environnement qui permet à tous les défenseurs des droits humains au Burundi de travailler librement sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l’acharnement judiciaire ;
  • Garantir la liberté de la presse et la liberté d’expression comme fondements d’une société démocratique à laquelle le Burundi devrait aspirer incessamment ;
  • Mettre un terme aux diverses manipulations de la justice burundaise devenue comme outil de répression contre des citoyens burundais en général et des Défenseurs des droits humains en particulier.

Le communiqué est disponible ici